Politique - Covid-19 - Les affaires Raoult et Montagnier

Philippe Brindet - 22.04.2020

1 - Un contexte catastrophique et délétère

Le système de santé français s'est complètement effondré dès le troisième jour de l'épidémie de COVID-19. Je sais que plus d'un protestera contre une telle allégation. Elle lui semble infondée parce que l'Etat a ouvert de nouvelles places de réanimation et que ces places de réanimation n'ont jamais été "dépassées" par l'afflux de patients. Or, mon allégation n'est en rien invalidée par une telle réplique. En effet, l'Etat contrôle exactement le flux de patients à l'entrée de l'hôpital. Et il est parvenu, à quelques unités près, à empêcher que les entrées à l'hôpital débouchent sur une sursaturation des lits de réanimation. C'est-à-dire à l'image infernale de mourants sans soin alignés dans un couloir attendant une place libre de réanimation. Non, cette image n'a pas été vue.

Et on peut trouver là une bonne partie de l'explication du fait que les statistiques épidémiologiques claironnées tous les soirs sont fausses.

Ces chiffres étaient tellement faux qu'ils ne prenaient pas en compte les infections en EHPAD. Après le 1er avril, on en a tenu un compte distinct dont la validité est des plus douteuses. Mais, au moins, ce compte existe. On n'a tenu par contre aucun compte des statistiques de ville de sorte qu'on est réduit à estimer les infections des individus ne parvenant pas à l'hôpital à l'aide de simulations dont la validité est elle aussi des plus douteuses. Elle se fonde sur l'autorité des instituts d'Etat qui les produisent. Autant dire qu'elles n'ont aucun crédit.

Mais il y a bien pire. Comme beaucoup de pays occidentaux - qui prétendent tous "crouler sous la richesse" - il n'y a pas d'équipements de protection contre les infections virales (masques faciaux, combinaisons étanches ou même surblouses). Il n'y a pas de respirateurs, même de grade élémentaire pour simplement délivrer de l'oxygène en fonction des relevés de paramètres d'oxygénation. Il a fallu demander à l'industrie automobile de prêter la main à une fabricatin artisanale en urgence. Il n'y a pas non plus de médicaments. Et on ne parle pas ici de thérapie contre le SRAS Cor-2, le coronavirus responsable de l'infection COVID-19. On parle simplement des traitements antiviraux qu'on applique à l'aveugle, parce qu'on sait seulement qu'ils devraient avoir un bénéfice dans la sauvegarde des malades, mais aussi des analgésiques permettant d'intuber les patients sur certains respirateurs de la dernière chance.

La raison de cette pénurie est complexe. Elle est radicalement idéologique. Et cette idéologie infecte le pouvoir politique en France. Et en matière de santé, le pouvoir politique comprend la classe politique bien entendu, l'Administration pour son empire sur le système médical, la pharmacie et la biologie, et les différents instituts d'Etat, rassemblant les experts en matière de santé. Et ce pouvoir politique comprend aussi les grands laboratoires privés qui s'occupent de ces questions dans une "consanguinité" qui a été maintes fois décrite, décriée, contestée, vilipendée.

La faillite du système de santé français est ensuite produite par la totale désorganisation que l'Etat a patiemment organisé en plein accord avec la classe politique, celle des grands capitalistes et celle des orgnaisations para-étatiques, syndicats, fédérations d'intérêts privés ou corporatistes qui se sont tous soumis à l'imperium américain. La production industrielle a été impitoyablement interdite à notre pays, et renvoyée en Chine pour sa plus grande part, avec une mention pour l'Inde, en particulier pour l'industrie pharmaceutique. Ce que l'on appelé la "mondialisation" et qui n'était que la soumission de l'Etat français au vainqueur d'une guerre impitoyable contre la France dans laquelle le peuple fançais a été systématiquement trompé, berné, exploité par la classe politique, le grand capital et ses laquais.

C'est dans ce contexte catastrophique et délétère que se déroulent les deux affaires Raoult et Montagnier.

2 - L'affaire Raoult

Didier Raoult est un professeur de médecine français, spécialiste d'infectiologie. Principalement, Raoult est un chercheur exceptionnel. C'est-à-dire qu'il a un point de vue extraordinairement contestaire et il est absolument acharné pour atteindre un résultat qui le satisfasse. L'opinion des autres l'indiffère au plus haut point jusqu'à lui inspirer ce que ses envieux qualifient de mégalomanie. Enfin, je ne sais pas de quoi réllement ils le diagnostiquent. Mais depuis plus de vingt ans, c'est de quelque chose de particulièrement désagréable, ce dont il se moque éperdument.

Et en effet, Raoult n'est pas de ces chercheurs que De Gaulle trouvait sans les chercher, mais plutôt de ceux qui trouvent. Et c'est un travailleur acharné, animateur d'équipes, d'entreprises, d'aventures les plus étonnantes dont toutes ne réussissent pas sans le décourager. L'un des auteurs les plus prolifiques d'études de la médecine et de la biologie, connu dans le monde entier.

En 2008, son confrère Mattei, alors au ministère de la Santé, lui commande un Rapport sur les problèmes que posent la guerre bactériologique au système de santé français. Dans son Rapport, Raoult prévient que la France n'a aucun moyen en défense de la guerre ou du terrorisme bactériologique tout simplement parce qu'elle est totalement désarmée au plan infectiologie. Il préconise la délocalisation des moyens de traitement des épidémies et des menaces bactériologiques en créant des Instituts provinciaux d'infectiologie.

Bien entendu, personne ne l'écoute - c'est dans un Rapport, alors pensez ... - mais lui ne demande rien à personne. Et il fait à Marseille son Institut sur lequel il règne dans une permanente bagarre avec ses tutelles parisiennes.

Lorsque l'épidémie éclate, Didier Raoult plaide contre un confinement de la population, estimant qu'il faut tester la population pour identifier les malades et les traiter avec de la chloroquine pour affaiblir l'agression virale

Or, la faction de médecins - au sens large ... - qui participe au pouvoir politique a fait le choix suivant. Il s'agit d'une grippette dont on sait qu'elle a, rarement, un effet respiratoire aigu. Pour résister à un virus de ce genre, il suffit de produire une immunité sociale qui condamne à mort une fraction fragile de la population. Si on ne fait rien, le nombre de morts risque cependant d'être inavouable. Il faut donc faire quelque chose et cette chose c'est un confinement qui est à la fois :

  1. suffisant pour éviter d'atteindre un nombre de morts inavouable - et ce caractère "inavouable" a été fixé comme celui résultant du dépassement du nombre de lits de réanimation respiratoire en hôpital -
  2. assez lâche pour qu'une proportion suffisante de la population soit assez infectée pour développer la "fameuse" immunité sociale.

L'idée de Raoult, alors soutenue par la Chine et l'OMS, va à l'encontre de la faction médicale au pouvoir. Parce que si on teste à outrance, et qu'on traite à la chloroquine qui fait baisser la charge virale du patient infecté, ou à quoi que ce soit d'autre, on risque d'empêcher la propagation du virus et donc on n'atteindra pas l'immunité sociale. En effet, si on teste, on place tout malade en quarantaine et il est donc beaucoup moins contaminant.

De toute façon, la France n'avait pas le moindre test à sa disposition et la solution de Raoult n'avait aucun avenir. Sauf que lui l'a appliqué dans son Institut à Marseille et il se vante d'avoir un nombre de guérisons plus fort et un nombre de morts réduit. Quant à l'incidence sur l'infection, son activité est insuffisante pour influer réellement sur les statistiques de sa région.

Mais il semble que les membres les plus toxiques de la caste médicale au pouvoir ou proche du pouvoir se soient exaspérés de la réussite exceptionnelle de l'infectiologue Raoult et se soient jurer de ne pas le laisser à nouveau triompher. Ils ont alors mis en branle la grosse machine médiatique avec des articles écrits par des plumitifs d'une ignorance abyssale en matière scientifique ou médicale, mais l'agressivité péremptoire qui plait tant au public analphabète en France et ailleurs. Y ont participés les medias suivants : Le Monde, Le Nouvel Obs', Le Figaro, Libération, France TV, AFP, ...

L'inanité de la position politique des autorités médicales françaises est telle qu'il est absolument superflu de discuter leurs ordonnances. Molière a été le seul a les avoir égratigné, timidement suivi par Jules Romain. Depuis, leur pouvoir s'est accru dans des proportions ahurissantes au delà du raisonnable, de sorte que la moindre folie statistique paraît, dès lors qu'elle est co-signée d'un docteur en médecine, une vérité révélée absolument incontestable.

Ainsi en est-il de l'accusation de l'absence de groupe témoin, dans la description du protocole suivi par les équipes du Pr Raoult dans le rapport sur leur utilisation de la chloroquine. Ce que les intelligences des paramécies qui nous servent de référents médicaux reprochent à Raoult, c'est de ne pas savoir la base de la science médicale. Lorsqu'on fait un essai de médicament dans un laboratoire digne de ce nom, on établit un groupe témoin qui n'est pas traité de façon à discuter des réels avancées du traitement étudié. Sauf que l'équipe de Raoult ne s'est pas placé dans les conditions d'une équipe de recherche de laboratoire, mais dans la situation de médecins recevant un flux de malades infectés risquant leur vie. Il est absolument interdit de constituer parmi eux - fusse par un tirage aléatoire - un groupe témoin non traité. C'est de la morale élémentaire qui s'applique à tout médecin.

Mais celà, personne n'en parle. Et Raoult continue imperturbablement parmi les aboiements de chiens divaguants.

Au demeurant, l'auteur de ces lignes ne se soucie pas d'évaluer les effets de la Chloroquine et de ses dérivées et de leurs associations. Ce n'est pas son problème. Il voit seulement la lutte entre une médecine qui est en faillite complète et un médecin qui travaille, qui cherche et qui trouve. Le reste n'est que fariboles.

Sans chercher à être complet - il faudrait parler de l'antagonisme décanal de Raoult avec certains mandarins du complexe médico-industriel - certains détracteurs de Raoult rappellent qu'il y a quelques années, Raoult écrivait une tribune périodique dans une revue grand public bien connue dans lequel il traitait - rapidement - de sujets d'actualité qui le faisaient réagir peut être avec une chaleur ... méridionale. Et il semble que le Pr Raoult - comme beaucoup de scientifiques énervés par la nullité du niveau scientifique de la querelle - ait traité de manière ... cavalière du débat sur le réchauffement climatique. Et ceci a servi à mobiliser une masse de protozoaires convoqués par ses adversaires dans un grand hallali lors de l'épidémie de Covid-19.

La bêtise n'a pas de limite. C'est même à cela qu'on la reconnaît ...

3 - L'affaire Montagnier

3.1 Montagnier jette un pavé dans la mare

Luc Montagnier est un Prix Nobel de médecine, qui a dirigé l'équipe qui a découvert le virus du Sida. Asphyxié par le climat délétère de la médecine française, il a cherché vers d'autres cieux - américian et chinois notamment - les conjonctions favorables pour mener une activité scientifique raisonnable. Bien qu'agé, il poursuit une activité de recherches dans divers domaines, ce qui suscite la colère de beaucoup de gens de la caste médico-politicienne.

Il y a quelques jours, profitant d'une entrevue avec un média grand public spécialisé dans la chose médicale, il a fait une révélation qui en a "bouleversé" plus d'un.

Avec son équipe de recherche, il a analysé le coronavirus SARS- CoV - 2 et il est parvenu à une remarque étonnante. Il contient un - ou plusieurs fragments - d'ARN qui n'ont rien à y faire puisqu'ils se retrouvent habituellement dans le virus du SIDA !... Il estime que seul un laboratoire de microbiologie très bien équipé est capable de réaliser une telle association entre un coronavirus à ARN monobrin et un fraglent d'ARN du virus du SIDA qui ne doit donc rien au hasard et certains détails lui font penser qu'il s'agirait d'un micro-organisme qui a été fabriqué dans le but de mettre au point un vaccin contre le SIDA.

Très toxique, ce coronavirus sensiblement artificiel, suite à un accident de laboratoire, aurait fuité dans l'environnement.

Des circonstances, Montagnier pense que ce virus à ARN devrait s'éteindre assez vite parce qu'il n'est pas doté de ressources permettant sa survie.

Comme le Pr Raoult, Montagnier est un esprit inventif, chercheur, chercheur du genre qui trouve et qui prend tous les moyens pour trouver.

La réaction de la caste médico-politique a été extrême. La caste a fait agir les media de masse déjà engagés contre Raoult qui ont répondu aussi servilement. Ils ont immédiatement qualifié la déclaration de Montagnier de fake news et de théorie du complot ce qui, dans leurs cerveaux malades, revient à une mise à mort de la réputation de Montagnier. Ainsi du journaliste d'une chaîne de radio publique, qui a commencé sa carrière comme professeur de lettres en collège, et qui reconnaît avoir tenu la plume pour deux biologistes, le premier de l'Institut Pasteur et le second du Muséeum d'Histoire Naturelle. Ni fake news, ni complotisme pour cet estimable individu, mais il identifie chez Montagnier ddes théories "fumeuses".

Il est à noter que l'intervention de Montagnier n'aurait eu - à ma connaissance - aucune résonnance hors de France, alors même qu'elle rejoint des soupçons portés aux Etats-Unis aussi bien par le Washington Post que par la chaîne Fox News. Il faut enfin noter que l'intervention de Montagnier a été publié le même jour qu'une intervention de Macron sur le Financial Times dans laquelle Macron déclarait au sujet de Wuhan : "il y a manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas".

3.2 Les difficultés de l'opinion de Montagnier

L'opinion de Montagnier posait deux problèmes :

  1. il n'a publié aucune étude scientifique sur son analyse :
    Or, ce problème est résolu. Grâce à un article de Bernard Sudan sur son blog de Mediapart (https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/170420/covid-19-et-evidence-d-un-virus-manipule), apparaît un article du bio-mathématicien Jean-Claude Perez qui a travaillé sur ce sujet avec Montagnier. Cet article intitulé "WUHAN COVID-19 SYNTHETIC ORIGINS AND EVOLUTION" publié le 23 Mars 2020, sur la plate-forme Zenobo (https://zenodo.org/record/3724003#.Xpn-e8gzZPZ).
  2. les plus biochimistes de ses adversaires estiment que le brin d'ARN qu'il a reconnu du virus du SIDA se retrouve dans des dizaines d'autres microorganismes :
    cet argument peut sembler fort au premier abord. Malheureusement, il semble que les critiques qui l'utilisent n'ont pas lu l'étude de Perez sur le travail d'analyse qu'il a fait avec Montagnier, de sorte qu'ils ne fondent pas leur critique sur un élément de fait exposant la séquence d'acides aminés, mais sur la croyance que Montagnier est assez ignorant de la biochimie pour confondre une séquence d'acides aminés banale avec une séquence caractéristique du virus du SIDA. C'est profondément malhonnête et parfaitement innefficace au point de vue scientifique.

3.3 L'article de Jean-Claude Perez qui éclaire l'opinion de Montagnier

Dans son article, Jean-Claude Perez exploite un concept dont il semble l'auteur d'analyse de la régularité fractale de séquences d'ADN qu'il applique à une partie du chromosome humain 21. Il recherche alors des ondes stationnaires dans des séquences de Fibonnaci sur le génôme de 9 coronavirus de l'arbre phylogénétique du SARS-Cov 2. Suivant la remarque de plusieurs auteurs, il se demande si une partie entièrement nouvelle du SARS-Cov 2 pourrait avoir des affinités avec certains chromosomes de l'espèce humaine de sorte que le coronavirus pourrait s'y introduire. Il trouve que ces affinités existent.

Poussant son analyse en comparant une région nouvelle dans le génôme de SARS-Cov 2 avec des régions du génôme des HIV-1 et -2, Perez trouve un double niveau de corrélation entre les années d'émergence des coronavirus avec des ondes stationnaires fractales de Fibonacci et les nombres fratals de couches de Fibonacci imbriquées. Il en déduit une volonté d'organisation par symétries, en réalisant des inserts de fréquences et pathogénicité croissantes, et des inserts de longueurs mimimum de sens opposés, de parties du génôme du HIV dans le brin d'ARN du SARS-Cov 2.

On remarquera que, tout obscur que soit l'article de Perez, son texte écarte une comparaison simplement lexicographique entre éléments génomiques du SARS-Cov 2 et du HIV comme l'ont à tort présumés la plupart des opposants à l'opinion de Montagnier. Son analyse par ondes fratales transfère une telle analyse dans un espace harmonique qui est très différent et fortement caractérisant de l'entropie d'information de séquences génomiques.

Il conclut que ce coronavirus comporte une insertion codante d'une partie du génôme du HIV et que son niveau d'organisation devrait le conduire à une optimisation par mutations successives.

On note que Perez remercie plusieurs bio-mathématiciens et généticiens, pour terminer par le Pr Montagnier qui lui aurait suggéré une part de son article. Perez cite plusieurs articles de génétique, dont le fameux article de Pradhan, retiré quelques jours après sa pré-publication. Pour intéressant qu'il soit l'article de Perez n'est cependant pas la preuve irréfutable de la validité de l'opinion de Montagnier, bien qu'il laisse entrevoir en effet une possibilité de vérité.

4 - Pour finir ici

Raoult et Montagnier sont des scientifiques conscients de leurs valeurs. Ils se trouvent confrontés à une foule de gens qui parfois conjuguent leur médiocrité avec un réel pouvoir de nuisance, notamment au niveau social. Dans toute la pandémie, Raoult et Montagnier sont les deux seuls scientifiques qui aient subis une telle opprobre dans leur pays. Sauf peut être en Chine, quand un jeune médecin a tenté d'avertir les autorités que la situation était grave.